Rapport de la 1ière réunion internationale du groupe consultatif communautaire sur l’hépatite C
Odilon Couzin et Karyn Kaplan
À propos du groupe consultatif communautaire international sur l’hépatite C
Depuis les tout débuts de l’épidémie de sida, les personnes vivant avec le VIH/sida et leurs alliés se sont organisés en tant que communauté et sont allés à la rencontre des compagnies pharmaceutiques, des chercheurs et des responsables des organismes de contrôle publics, pour influencer la mise en œuvre des essais cliniques, les politiques, la détermination des prix des médicaments et l’accès au traitement. Le groupe consultatif communautaire international sur le VIH – créé par la Coalition internationale pour la préparation aux traitements (ITPC) – tient depuis 2004 des réunions nationales, régionales et internationales avec des compagnies pharmaceutiques fabriquant des médicaments originaux et génériques. Il a joué un rôle déterminant dans la disponibilité, à des prix abordables, de médicaments génériques, permettant l’accès universel des traitements VIH dans les pays en développement.
Le groupe international consultatif communautaire (CAB) sur l’hépatite C (VHC) est né d’un mouvement international d’activistes de la lutte contre le sida. Les objectifs de cette rencontre étaient triples :
- fournir un forum aux principaux activistes pour s’informer sur les développements des traitements du VHC et les barrières à leur accès ;
- trouver des stratégies communes ;
- dialoguer avec des compagnies pharmaceutiques à propos de leurs plans pour les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire (PFR et PRI).
Le CAB VHC inclut une large variété d’activistes, comprenant des personnes vivant avec le VHC, des personnes usagères de drogues par voie intraveineuse, des personnes vivant avec le VIH/sida, des représentants d’organisations non gouvernementales (ONG) et des réseaux de plaidoyer régionaux et internationaux, des médecins et des chercheurs.
La première réunion internationale du CAB VHC s’est tenue à Bangkok, en Thaïlande, du 22 au 25 février 2014. Au cours de cette rencontre, 38 activistes de 22 pays ont conduit la première discussion internationale consacrée aux PFR et aux PRI avec des compagnies pharmaceutiques produisant des traitements contre le VHC. La rencontre était co-organisée par Treatment Action Group et le Réseau Asie-Pacifique des personnes vivant avec le VIH/sida (APN+). Le CAB VHC international a reçu le soutien d’Aids Fonds, du Réseau international des personnes vivant avec le VIH/sida (GPN+), de Médecins du Monde (MdM), d’Open Society Foundations (OSF) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les deux premiers jours ont été consacrés à la tenue de formations pour les participants conduites par les pairs sur :- les développements cliniques dans les traitements du VHC et le diagnostic ;
- les barrières à l’accès aux médicaments essentiels liées à la propriété intellectuelle (PI) ;
- les barrières structurelles à l’accès dans les PFR et les PRI ;
- les problèmes que rencontrent les populations à risque d’infection élevé, en particulier les PUDVI et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).
Consensus des participants sur les problèmes et les stratégies liés à l’accès
Les participants viennent de nombreux pays et ont des expériences diverses, mais partagent un objectif commun. Ils se sont unis pour défendre l’accès universel aux diagnostics, à une prise en charge et à des traitements du VHC de haute qualité – indépendamment du revenu, de la situation géographique, de l’usage ou non de drogues ou du statut VIH. Ils reconnaissent le droit des pays à poursuivre l’ensemble des stratégies possible pour garantir l’accès à des AAD VHC de qualité et à l’interféron pégylé (PEG-IFN).