Premières directives de l’OMS pour le dépistage, les soins et le traitement des personnes infectées par l’hépatite C
9 recommandations clés
Longtemps attendues par les ONGs, les premières directives de l’OMS pour le dépistage, les soins et le traitement des personnes infectées par l’hépatite C viennent de paraitre. Elles ont été présentées dans le cadre de la 49ème édition de la conférence internationale sur le foie, le 10 avril dernier.
Destinées aux décideurs politiques et aux acteurs de terrains, aux organisations gouvernementales et non gouvernementales des pays à revenu faible et intermédiaire, ces directives ont pour objectif de leur proposer un cadre d’action pour la mise en place de programmes de prise en charge du virus de l’hépatite C (VHC).
185 millions de personnes ont été infectées par le virus de l’hépatite C et la plupart d’entre elles ne connaissent pas leur sérologie. Le manque de dépistage et de surveillance est critique pour lutter contre le VHC. Pour tous les pays à ressources limitées, ses directives de l’OMS marquent une étape importante avec l’arrivée des antirétroviraux à action directe (AAD) qui peuvent soigner plus de 90 % des personnes.
Ces directives proposent 9 recommandations clés :
Recommandations pour le dépistage de l’hépatite C
1. Dépister pour identifier les personnes infectées par le VHC : il est recommandé que le test volontaire soit proposé prioritairement aux personnes parmi les populations à haute prévalence ou dites à risque d’exposition élevée.
Recommandation forte, qualité des données scientifiques intermédiaire
2. Lorsque l’infection chronique au VHC est confirmée : il est proposé que les tests d’acide nucleique (TAN) pour la détection de l’ARN du VHC soit fait directement après un test sérologique positif afin d’établir le diagnostic de l’infection chronique au VHC, outre le TAN pour l’ARN du VHC, comme partie intégrante de l’évaluation pour initier un traitement du VHC.
Recommandation intermédiaire, niveau de preuve très faible
Recommandations sur les soins pour les personnes infectées par le VHC
3. Dépister la consommation d’alcool et counselling pour réduire les niveaux de consommation d’alcool modérés et élevés : Une évaluation de la consommation d’alcool est recommandée pour toutes les personnes infectées par le VHC, suivie de l’offre d’une intervention comportementale de réduction de l’alcool pour les personnes ayant une consommation d’alcool modérée à forte.
Recommandation forte, qualité des données scientifiques intermédiaire
4. Evaluer le degré de fibrose et de cirrhose du foie : dans les contextes à ressources limitées, il est suggéré que les tests APRI (indice du ratio aminotransférase/plaquettes) ou FIB4 soient utilisées pour l’évaluation de la fibrose hépatique plutôt que les autres test non-invasifs qui nécessitent plus de ressources telles que l’élastographie ou Fibrotest.
Recommandation intermédiaire, qualité des données scientifiques faible
Recommandations sur le traitement du VHC
5. Evaluation du traitement du VHC : tous les adultes et les enfants atteints d’une infection chronique par le VHC, y compris les personnes qui s’injectent des drogues, doivent être évalués pour le traitement antiviral.
Recommandation forte, qualité des données scientifiques intermédiaires
6. Traitement par l’interféron pégylé et la ribavirine : l’interféron pégylé en combinaison avec la ribavirine est recommandée dans le traitement du VHC plutôt que la version non pégylée de l’Interféron associée à la ribavirine.
Recommandation forte, qualité des données scientifiques intermédiaire
7. Traitement par le telaprevir ou le boceprevir : le traitement avec les agents directs antiviraux telaprevir et boceprevir, administré en combinaison avec l’interféron pégylé et la ribavirine est recommandé pour l’infection au VHC de génotype 1 plutôt que l’interféron pégylé et la ribavirine seuls.
Recommandation intermédiaire forte, qualité des données scientifiques intermédiaire
8. Traitement par sofosbuvir : le sofosbuvir, administré en association avec la ribavirine avec ou sans interféron pégylé (selon le génotype du VHC), est recommandé dans les génotypes 1, 2, 3 et 4 de l’infection au VHC, plutôt que l’interféron pégylé et la ribavirine seuls (ou pas de traitement pour les personnes intolérantes à l’interféron). Recommandation forte, qualité des données scientifiques élevée
9. Traitement par simeprevir : le simeprevir, administré en association avec l’interféron pégylé et la ribavirine, est recommandé pour les personnes atteintes d’une infection au VHC de génotype 1b et pour les personnes atteintes d’une infection au VHC de génotype 1a sans le polymorphisme de Q80K plutôt que l’interféron pégylé et la ribavirine.
Recommandation forte, qualité des données scientifiques élevée
Les directives sont disponibles seulement en anglais pour le moment ici :
http://www.who.int/hiv/pub/hepatitis/hepatitis-c-guidelines/en/