Nouvelles recommandations de l’OMS pour le dépistage, les soins et le traitement des personnes vivant avec le virus de l’hépatite C
En avril 2016, l’OMS a actualisé ses recommandations pour le dépistage, les soins et le traitement des personnes vivant avec le virus de l’hépatite C. En effet, depuis 2014, plusieurs nouveaux médicaments destinés au traitement des infections à VHC ont été ajoutés à la liste modèle OMS des médicaments essentiels en 2017. Ces médicaments révolutionnent le traitement de l’hépatite C, en permettant d’utiliser des schémas thérapeutiques oraux, plus courts (huit semaines peuvent parfois suffire) et qui donnent des taux de guérison supérieurs à 90 %. Ils sont associés à moins d’effets secondaires que les schémas thérapeutiques antérieurs qui comprenaient de l’interféron.
Ces nouvelles recommandations visent à guider le traitement des personnes infectées par le virus de l’hépatite C en utilisant, autant que possible, ces associations de nouveaux médicaments oraux également appelés antiviraux à action directe (AAD). Ces recommandations abordent également les schémas thérapeutiques à privilégier en fonction du génotype et des antécédents cliniques du patient.
Les nouvelles recommandations ciblent principalement les personnes chargées de prescrire les traitements et les décideurs politiques responsables de la formulation des directives thérapeutiques spécifiques au pays et de la planification des programmes et des services de traitement des maladies infectieuses. Elles sont adaptées à tous les pays, y compris ceux à revenu élevé.
Résumé des principales nouvelles recommandations
Recommandations sur le dépistage de l’hépatite C
1. Dépistage pour identifier les personnes infectées par le VHC
Il est recommandé de proposer un dépistage sérologique du VHC aux personnes faisant partie des populations où la prévalence de l’hépatite C est élevée ou qui ont des antécédents d’exposition au risque de VHC/de comportement à risque.
2. Quand confirmer le diagnostic d’infection chronique par le VHC ?
Si l’on obtient un résultat positif à un test sérologique de dépistage du VHC, il est suggéré de procéder à un autre test d’amplification des acides nucléiques pour rechercher l’acide ribonucléique (ARN) du VHC immédiatement après, afin de diagnostiquer une éventuelle infection chronique. Un test TAN de recherche de l’ARN du VHC devra aussi être pratiqué pour évaluer la nécessité d’un traitement contre l’hépatite C.
Recommandations sur les soins aux personnes infectées par le VHC
3. Dépistage de la consommation d’alcool et conseils pour réduire les niveaux de consommation modérés et élevés
Il est recommandé de procéder à une évaluation de la consommation d’alcool pour toutes les personnes atteintes de l’infection à VHC puis de proposer une intervention visant à réduire les comportements de consommation de produits alcoolisés à celles dont la consommation est modérée à élevée.
4. Évaluer le degré de fibrose ou de cirrhose hépatique
Dans les contextes où les ressources sont limitées, il convient d’utiliser les tests APRI (score aminotransférases/taux de plaquettes) ou FIB4 pour évaluer la fibrose hépatique de préférence à d’autres tests non invasifs qui requièrent davantage de ressources tels que l’élastographie ou le Fibrotest.
Recommandations sur le traitement de l’infection à VHC
5. Évaluation en vue du traitement de l’hépatite C
Tous les adultes et tous les enfants atteints d’une infection chronique par le virus de l’hépatite C, y compris les consommateurs de drogues injectables, doivent faire l’objet d’une évaluation en vue du traitement antiviral.
6. Traitement par des antiviraux à action directe (AAD)
L’OMS recommande que tous les patients atteints d’une hépatite C soient traités avec des schémas thérapeutiques comprenant des AAD, à l’exception de quelques groupes spécifiques pour lesquels les schémas à base d’interféron pourront encore être employés (en tant que schémas alternatifs chez les patients infectés par un virus du génotype 5 ou 6 et ceux porteurs d’un virus du génotype 3 et d’une cirrhose).
7. Le télaprévir et le bocéprévir ne devront plus être utilisés.
Ces 2 AAD de première génération, qui étaient administrés avec l’interféron pégylé et la ribavirine, avaient été préconisés dans les lignes directrices de 2014. Les éléments disponibles maintenant montrent qu’ils entraînent plus fréquemment des effets secondaires et moins souvent des guérisons que des schémas thérapeutiques composés à partir des nouveaux AAD. Ces 2 médicaments ne sont donc plus recommandés par l’OMS.
8. L’OMS préconise des schémas thérapeutiques à base d’AAD préférables et des schémas à base d’AAD alternatifs en fonction du génotype et de l’état de la cirrhose.
Le groupe en charge de l’élaboration des lignes directrices a examiné toutes les données disponibles (plus de 200 études) pour déterminer quels étaient les schémas thérapeutiques les plus efficaces et les plus sûrs pour traiter chacun des 6 génotypes.
Les nouvelles recommandations (version note d’orientation) sont disponibles en français : http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/205346/1/WHO_HIV_2016.01_fre.pdf?ua=1
Les recommandations de 2014 sont disponibles en français : http://www.who.int/hepatitis/publications/hepatitis-c-guidelines/fr/
Le guide complet des recommandations est disponible seulement en anglais pour le moment :
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/205035/1/9789241549615_eng.pdMf?ua=1